De retour d’un examen, que dis-je, d’un massacre de neurone, je décide de prendre le bain le plus long et chaud de tous les temps. Cette huile aux fleurs des champs montent tout droit vers mes narines et me donnent une impression d’être ailleurs, d’être dans un rêve. Je vide alors ma tête de toute pensée bonne ou mauvaise et je ferme les yeux pendant un long moment. Lors que j’ouvre mes paupières, les ombres sur les murs causées par les quelques chandelles dansent au son des vagues et du vent venant d’un album de son d’ambiance relaxant. Faire le vide. Il y a des lustres que je n’ai même songé penser à le faire. Je plonge ma tête sous l’eau, y reste quelques secondes le temps que la chaleur envahisse mon visage et ressort en prenant une grande inspiration.
J’entends un bruit qui ne semble pas venir de mon stéréo. Je dois avoir humé trop de vapeur d’huile aux fleurs. J’hallucine, maintenant. Quand je vois ma peau qui commence à prendre une apparence douteuse, je décide de sortir du bain. Je m’enveloppe dans ma robe de chambre et ouvre la porte en prenant respirant du bon air frais de mon appartement. J’avais laissé les fenêtres ouvertes avec des chandelles quelque peu parfumées. Quel bien ça fait de prendre du temps pour soi.
J’entends encore un bruit inhabituel. Je mets alors une musique d’ambiance en allumant un faux foyer en marbre et en me servant un bon rhum sur glace. Je m’installe sur le sofa dans une couverture chaude quand un autre bruit suspect se fait entendre. Je baisse la musique avec une télécommande et tend l’oreille mais rien. Ça doit venir de l’extérieur. Je prends une bonne inspiration, fais le vide un instant et me replonge dans mon roman.
« Je n’en sais rien. Il m’a dit qu’il reviendrait après les courses mais il n’est toujours pas rentré. »
« Est-ce qu’il t’a dit autre chose? Il est peut-être retourné au bureau? Il encore du oublié quelque chose… ou… »
« … ou…? »
« … ou… tu sais… la nouvelle secrétaire? Elle n’est pas moche du tout. Je me disais seulement que… »
« Non! Il n’oserait pas. Il m’aime. »
« T’as entendu? »
« Entendu quoi? »
« Le bruit?... Il y a quelqu’un dans la maison. »
« AAAAAAH! VITE! SORTONS! »
Un autre bruit se fait entendre. Est-ce au tour de mon livre de me faire entendre des choses bizarres ou il se passe vraiment quelque chose? Je commence à avoir la chaire de poule. Je me plonge encore plus profond dans ma couverture et ferme la musique ainsi que mon bouquin. J’écoute attentivement les moindres petits bruits autour de moi jusqu’à ce que…
- AAAAAAA
- AAAAAAAAAAAAAAAAA SALAUUUUUD!!!!! QU’EST-CE QUI TE PRENDS DE FAIRE PEUR AU GENS COMME ÇA? PAR OÙ ES-TU ENTRÉ ESPÈCE DE CHIEN SALE????????
- Hahahahaha je savais que tu aurais peur.
- Tu ne pensais quand même pas que j’allais sauter de joie, non? Tu me prends pour qui!
- Allez, calme-toi. Installe-toi sur le sofa, remet ta belle musique je te fais un massage.
- Si tu me verse un verre et que tu me dis comment t’as réussi à entrer chez moi.
- Je peux te servir un verre mais pour mon invasion à domicile ça restera un mystère.
- Alors tu sors immédiatement de mon appartement.
- Tu oses me mettre à la porte. Allez détends-toi je te sers mon verre et je te raconte. Remets ta musique.
- Dépêche-toi.
- Si tu te calmes.
- Si tu arrêtes de m’énerver.
- Je ne peux malheureusement arrêter d’être moi-même. Alors j’ai réussis à entrer parce qu’il y a un monstre dans ton loft.
- Pardon?
- J’ai réussis à entrer parce qu’il y a un monstre dans ton loft.
- Bien sûr. Et puis? T’as trouvé le monstre?
- Pas encore. Toi?
- Un enfant. C’est ce que t’es un enfant qui n’est pas capable de garder son sérieux… un homme finalement.
- Mais c’est vrai! Il y a vraiment un monstre dans ton appartement!
- À part le fait qu’un intrus est chez moi, comment as-tu fait pour entrer l’attraper?
- Des pouvoirs magiques.
- Je n’en peux plus, Bastien. Tu entre comme ça chez moi je ne sais trop comment, tu me mens comme un enfant qui à quelque chose à se reprocher, tu évites de répondre, je veux savoir. Je ne trouve pas ça drôle du tout.
- D’accord, d’accord, d’accord. Le concierge est malade. Les filles m’ont fait confiance pour venir réparer la porte du balcon. C’est simple. Je devais leur remettre la clé tout de suite après les réparations mais je suis parti avec Stéphane et j’ai oublié de remettre la clé alors j’ai appelé les filles et elles m’ont dit de leur remettre la clé IMMÉDIATEMENT en revenant.
- Évidemment. Stéphane est venu te rejoindre ici et vous avez attendu mon retour. Je vous connais. Et tu me la donnes quand cette foutue clé?
- Tiens, la voilà… Maintenant suis-moi et ne te retourne pas.
- Quoi encore?
- SUIS-MOI ET NE TE RETOURNE PAS!
Aucune once de peur ne s’est emparée de moi. Je me suis donc retournée et Stéphane était dans un coin du salon avec un air diabolique.
- C’est assez les mecs. Vous sortez tout de suite de mon appartement. J’ai un voyage d’études à préparer. Je pars demain soir alors vous quitter gentiment et on reprendra cette discussion à mon retour.
J’ouvre alors la porte aux deux locataires qui quittent l’appartement avec un petit air maussade. Des enfants qui n’ont pas eu leur bonbon. Je ferme donc la porte à double tour et pour me calmer je retourne dans le bain. Je ferai changer ma serrure demain matin.
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5 commentaires:
Ah, c'était donc ça les hurlements!
finalement, si j'ai bien compris; ta peau est soudainement devenue évanescente, tu es devenue liquide et tu t'es évaporée; laissant ton peignoir partir avec le vent.
Aussi pure et aussi légère que l'air, quoi!
oh! j'ai interrompu ma lecture pour écrire ce commentaire; parce que je trouvais l'image gracianesque.
Un peu.
Mais... mais... ç'aurait pu être moi! À la différence de quoi, moi, j'aurais jamais dit d'où je venais; ni comment j'avais fait pour entrer.
J'aurais laissé penser aux pouvoirs magiques.
Bastien.
Oh! et je serais pas rentré...
Je me suis laissé flottée dans mon bain pour être la plus heureuse des demoiselles le lendemain lors de mon départ!
Mais ma foi, Cosmos, j'aurais finalement préféré ton truc des pouvoirs magiques... Mmmm... ou quelque chose de sensuel, peut-être...
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