samedi 23 juin 2007

Daniel: Partie 1

Pauvre amour. Qu’est-ce qui se passe? Tout le monde s’amuse sauf lui. C’est un gros party d’amis. Souper extérieur, des bouteilles de vin qui tombent du ciel, feu et guimauves, guitare et chansons… Tout pour être heureux. Il ne mange pas beaucoup. Il reste presque muet. Parle un peu quand on lui pose une question mais rien de plus. Je le regarde de temps en temps. J’ai cette manie d’essayer de deviner ce que les gens pensent. Mon instinct ne me trompe que très rarement. Donc, j’essaie de deviner ce qui se passe dans sa tête. Je suis assise en diagonale de lui. Il a remarqué que je le regarde. Je lui fais un signe du genre « ça va? » et il me fait un oui plutôt douteux de la tête. Nous continuons notre souper en riant et en se racontant de vieilles histoires drôles, des anecdotes épouvantables, on rit, on mange, on se taquine, on se fait du fun et c’est tant mieux.

Le souper fini, on s’assoit près du feu. Je lance tout bonnement:

« Y’A PU D’GUIMAUUUUUUUVE!!!! Je vais au dépanneur, j’reviens! ».

Je le prends par le bras et lui dit : « Toi, tu viens avec moi! »

Y’a pas eu le temps de répondre qu’on était déjà dans la rue.

« Ok, qu’est-ce qui se passe, mon grand? C’est un party et dans un party on se fait du fun. Dit moi ça qu’on règle ça. »

Je pense qu’il ne s’attendait pas à ce que je sois aussi directe. Au fait, on ne se connaît pas vraiment. On s’est côtoyé à quelques reprises mais c’est tout. Mais les gens malheureux, je n’aime pas ça. Ça me met mal à l’aise. Je veux voir des gens heureux. J’ai étudié en travail social, c’est pas pour rien.


«
Ma vie prend le bord. Ma blonde et moi on vient de se laisser. Ça faisait des mois que ça n’allait pu et elle a rencontré quelqu’un d’autre. Là je suis pogné dans le trois et demi de mon frère. Je l’aime ben mais j’ai hâte d’être chez moi. ……. Je ne sais pas pourquoi j’te dis tout ça, on ne se connaît même pas. … J’en peux juste pu… avec tout le monde qui me crache leur bonheur en pleine face à soir… c’est rough! »

« Tant mieux si on ne se connaît pas, je vais être objective. Ce que je sais de toi c’est qu’t’es un osti d’bon gars pis que je vais m’informer tout à l’heure, je pense qui a quelqu’un qui a un appartement à louer. Fait toi pas trop d’idée tout de suite mais je vais m’informer en revenant là-bas. Dans le fond, c’est peut-être un mal pour un bien. Quand ça marche pu, ça marche pu, c’est comme ça. Selon moi, on n’est pas fait pour juste une personne. »

«
Oui… On s’en reparlera…
»

Rendu au dépanneur on s’est acheté, en surplus une bouteille de vin qu’on a bu en s’en retournant au party… On a pas le droit de boire dans la rue mais en cachette… et pour la première fois de la soirée, je l’ai vu rire. Il est beau quand il rit. On fini la bouteille avant d’arriver au party…. Chhhhhhut!

Quand on arrive là-bas il va rejoindre ses amis et moi je vais rejoindre Macha et Alice qui parle ensemble un peu plus loin du feu une bière à la main.
« Les filles, vous ne savez pas quoi? »
Elles attendent mon potin … D’accord, je ne les fait pas plus attendre…
« Daniel se cherche un appartement…. Je lui ai dit que je connaissais peut-être quelqu’un qui en louait un… mais de pas trop se faire d’idée que je n’étais pas sûre… qu’est-ce que vous en dites? »
Alice me dit qui a pas de problème mais que l’on doit quand même lui faire passer l’entrevue comme tous les autres alors, c’est parfait! Je vais donc le voir et je lui explique ce qu’est La Commune. Non, non, ce n’est pas une commune ou tout le monde dors ensemble tout nu dans la même pièce au fin fond des bois… Il éclate de rire. Si vous aviez vu son air. Je venais de faire de lui un homme heureux… presqu’heureux. Il était content. Je lui laisse le numéro de téléphone du bureau, les coordonnées et tout pour prendre rendez-vous.

Le party continue et tout le monde se fait du vrai fun, même lui. Les autres se demandaient qu’est-ce qui l’avait fait sourire aussi subitement… Je me sentais tout à coup prête à sauver le monde. Bon. C’est le genre d’idée que j’ai quand je suis saoule. J’espère qu’il passera une belle entrevue. Si les deux copines l’acceptent aussi, l’affaire est ketchup!

Ça ne lui rend pas sa douce mais… n’empêche. Je le rendrai heureux… Vous comprenez… ?

À suivre…

vendredi 15 juin 2007

On libère l'appartement 13 !!!

Moi, Alice et Annabelle nous étions réunies pour discuter de ce qu'on allait faire de Julien puis nous l'avions convoqué à la conciergerie, qui nous servait également de bureau pour gérer La Commune. Ce dernier, assis sur une chaise devant nous, attendait nerveusement le verdict.

Alice: Julien... Depuis quelques mois, tu es un des membres de cette commune. Je pense que depuis que tu es ici, nous t'avons offert une belle qualité de vie. Tu étais même un des «exclusifs» de Macha, ce qui te donnait droit à certains privilèges...

Annabelle: Or, à la surprise de tous, tu l'as monstrueusement trahi. D'abord, en niant le lien qui vous unissait et ta présence en ces lieux. Puis, en démolissant sa réputation en propageant des propos mensongers à son égard.

Macha: Visiblement, tu es incapable d'apprécier les cadeaux que la vie t'offre et surtout incapable d'assumer tes choix.

Alice: Lorsqu'un des membres désire quitter ou qu'une liaison n'est plus possible entre nous et certains membres, il est possible d'arranger un départ à l'amiable.

Annabelle: Malheureusement, dans ton cas ce ne sera pas possible. Toutes les preuves démontrent que tu es coupable de trahison envers Macha. En conséquence, à partir de maintenant, tu perds tous tes privilèges... et tu perds également ta liberté.

Macha: Désormais, tu vivras enfermé dans le sous-sol. Tu y seras enchaîné par les pieds. Tu seras privé de tous les plaisirs que tu as connu jusqu'à présent: Tu ne recevras plus d'affection. Tu n'auras plus de relations sexuelles. Tu aimais le soleil... Tu vivras maintenant dans l'ombre. Toi qui était un fin gastronome, tu dîneras désormais au pain sec et à l'eau. Tu adores la musique et la compagnie? On verra bien comment tu sauras apprécier le silence et la solitude! Tu n'auras accès à rien. Pas d'ordinateur. Pas de télévision. Pas de livres. De cette façon, peut-être auras-tu un peu plus de temps pour réfléchir à ton comportement.

Alice: La longueur de ta sentence dépendra uniquement de toi. Tu pourrais y passer une semaine... ou le reste de ta vie.

Annabelle: Nous te prions donc de remettre immédiatement tes clefs à Macha.


Julien me remet ses clefs sans même me regarder dans les yeux. Alice appuie sur un bouton qui fait résonner une petite cloche. Le concierge qui se trouvait dans une autre pièce apparaît dans le bureau.

Alice: Tu pourras vider l'appartement 13. La femme de ménage va s'occuper de remiser les effets personnels de «monsieur» dans un casier... mais pour l'instant, je te prierais de bien vouloir le raccompagner jusqu'à son nouveau logis, dans le sous-sol. Dans la cellule no.1 ...

Julien: C'est injuste. C'est une blague? Vous n'allez pas faire ça pour vrai?

Macha: La prochaine fois, tu y penseras deux fois avant de briser le coeur d'une femme.


Le concierge le saisit par le bras. Julien tente de s'enfuir mais notre congierge le maîtrise en lui écrasant la figure dans le mur de brique. Le traître comprend vite qu'il ne pourra pas s'en sortir et finir par avancer vers la porte du sous-sol sans broncher.

Annabelle: Alors, Macha. Tu te sens mieux?

Macha: Je me sentirai mieux quand il sera misérable et qu'il me suppliera à genoux de le prendre en pitié et de lui pardonner.

Alice: Ça arrivera bien tôt ou tard. Sinon... On l'enterrera dans le jardin!


Je souris. C'était la première fois depuis plusieurs jours.


Annabelle: Ahhhhh, c'est bien! Continue de sourire et fais-toi belle... On a quelqu'un à te présenter. Un beau jeune homme avec les cheveux foncés... en plein comme tu les aimes.