dimanche 2 septembre 2007

l'urgence

La fumée de sa cigarette monte en rubans bleus dans les premières lueurs de l'aube. Étendus sous les draps, les cheveux en bataille, il me regarde rassembler mes choses. Sur son visage je peux lire les trais de fatigues que laisse une nuit de plaisir.





2h30, je me prépare à aller au lit lorsque la sonnerie de mon téléphone retentit dans le silence de mon appartement. Qui peut bien m'appeler à une heure pareil? Je décroche le combiner encore un peu surprise. Au bout du fil la voix de Vincent se fait entendre. Il me demande de me rendre à son appartement sans tarder. Il doit me voir le plus tôt possible, il a besoin de moi de toute urgence ! Sans prendre le temps de réfléchir je me retrouve, à parcourir les corridors de l'immeuble en direction du numéro 10 avec comme seuls vêtements mon pyjamas sur lequel j'ai enfilé un peignoire.





Des scénarios plus catastrophiques les un que les autres ce dessine dans mon cerveau. Arrivé devant sa porte je n'ai même pas le temps de lever le poing pour y cogner que le voici qu'y m'ouvre et m'entraîne dans un tourbillon de mots et de gestes que j'ai peine à comprendre.





Je réussis à saisir quelque bribes de son explication animée. Il a décroché un contra pour composer la pièce titre d'un film, date limite pour remettre son chef d'oeuvre demain et il n'y arrivait toujours pas il y à quelques heures à peine, puis l'inspiration est soudainement venue. Il se devait de me faire entendre le tout en premier puisque c'est en pensant à moi qu'il l'a composé, j'en suis la muse.





Partager entre l'envie de l'étrangler de mes blanches mains pour m'avoir inquiété inutilement et celle de l'embrasser, je choisis simplement de lui sourire. Il s'installe au clavier, me dit de me maitre à l'aise et commence à jouer. Sa musique est lente et douce. Bien confortablement assise sur son lit j'en écoute bien chaque mot. Sa composition m'emporter dans un autre monde. Émue par la pièce de grosses larmes rondes perle au coin de mon oeil. La dernière note s'éteint puis laisse place au silence. Bouleverser, encore toute retournée, je ne sais quoi dite. Constatent mon malaise il vient me rejoindre, s'assoit à mes côtés et embrasse le ruisseau qui a coulé sur ma joue.





- Je suis heureux que ça te plaise. Cette chanson c'est ma vision de toi.





Encore toute chamboulé, je pose mes lèvres sur ses lèvres, sur ca joue, dans son coup, j'embrasse le lobe de son oreille... Doucement je tire à moi ce beau musicien. J'ai tant besoin de tendresse.





La fumée de sa cigarette monte en rubans bleus dans les premières lueurs de l'aube. Je serais bien resté avec lui ce matin, mais il a une chanson à faire entendre et moi un cours à aller donner.

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